Les buts poursuivis par l'Association

Les moyens d'action de l'Association:

L’organisation de l’Association

Buts et activités de la GIB e.V.

Les conception, planification et mise en oeuvre  de l’exposition sur l’art architectural de l’époque médiévale , sont le fruit d’un travail  de plusieurs mois  de membres et sympathisants de l’association internationale d’architecture des Châteaux du Moyen Age ( Gesellschaft für  Internationale Burgenkunde Aachen e.V. ) sous la direction  de M Bernhard Siepen, architecte diplômé.

A été aussi associée à cette réalisation, une bonne vingtaine de jeunes étudiants  des Instituts Universitaires Technologiques  d’ Aix la Chapelle  qui, dans le cadre de leur formation, ont effectué des stages pratiques  de près d’une année  afin d’acquérir des savoirs : réalisation d’exposition ,  présentation de maquettes,   conception par ordinateur  de panneaux informatifs,  publicitaires , voire de livres  ainsi que la réalisation de pages sur sites Internet .

Toutes ces activités  sont inspirées par l’objet social de l’association, qui oeuvre depuis 1996 et réunit actuellement une bonne soixantaine de membres  tant en Allemagne qu’à l’étranger .

Depuis sa création, la GIB e.V. s’intéresse  à l’art architectural des châteaux forts de l’époque carolingienne jusqu’ à la fin du moyen âge soit de l’an 800 à 1450.  Elle  répertorie et étudie les bâtiments d’habitation et à usage militaire , fait connaître ses travaux et promeut des contacts  étroits avec les  associations de même inspiration .  L’objectif  principal est d’éveiller  et de développer l’intérêt du public le plus large aux sciences, arts et techniques  de l’architecture médiévale profane .

C’est à ces fins  que la GIB e.V. organise des expositions et des projections photographiques , invite  pour des exposés des spécialistes reconnus et réalise des excursions et des voyages d’études .

Les expositions  sont destinées à un public large et  veulent rendre vivant le fascinant monde du moyen âge à l’aide de textes, photos et maquettes.

Ces dernières  à l’échelle  1:25,  sont ,autant qu’il soit possible d’y aboutir, scrupuleusement fidèles et donnent un cadre de vie à des figurines en temps de paix comme en périodes de troubles .

La GIB e.V.  se réjouit d’accueillir de nouveaux membres pour participer à ses activités comme pour soutenir son action.

Les Donjons de France

Ces tours crénelées qui servaient d’habitat fortifié au moyen âge sont un sujet de passion active pour  M Bernhard Siepen , ingénieur , architecte indépendant  et membre de l’association depuis une quinzaine d’années. Avec son épouse Iris  et un ami architecte comme lui: le Dipl.-Ing. Sibert von Lovenberg, il a  entrepris des recherches, fait des mesures , repris des plans passés et retracé des plans nouveaux  de plus de 130 donjons.  C’est à partir de ces matériaux que la GIB e.V. a conçu,  entre 1996  et 1998, l’exposition: Französische Donjons. Sur les donjons de France

Pourquoi s’intéresser aux donjons français ?

Les conflits séculaires entre la France et l’ Angleterre ont contribué à  l’essor de  forteresses  et en particulier  à ce type d’architecture qu’ est le donjon, place centrale et dominante  du château fort. Il est tout à la fois  maison d’habitation, résidence pour les réceptions et symbole de puissance . Rois, ducs, princes, comtes,  ou simples seigneurs , tous érigeront des donjons  comme habitat central des forts. Dans le seul pays de France,  sont répertoriés plus de 1100  donjons du moyen âge. L’exposition en présente quelques uns parmi les plus remarquables .  Une cinquantaine de panneaux  en trois langues  donnent une vue d’ensemble  et  rappelle  la signification  historique des implantations qui complète la documentation  du catalogue de l’exposition, traduit en quatre langues et disponible au magasin de vente.

Le principal centre d’attraction  est la maquette du donjon de Coucy ( 120 km au nord de Paris) , reproduction exacte de l’ouvrage miné en 1917  lors de la première guerre mondiale .

Bâti en trois années à peine,  il faisait 54 m de haut, 31 m de diamètre avec des parois  allant jusqu’ à 7.5 m d’épaisseur  et constituait le plus fort donjon de France et de l’Occident. . La maquette au 1/25 nécessite  un plateau de 6 mètres sur 6  afin de replacer le donjon dans son encadrement architectural,  et rendre l’impression  de puissance monumentale.

Le château fort est représenté tel qu’il était en 1339 , résistant victorieusement à l’ encerclement  des troupes anglaises . 2500 figurines peintes à la main , toutes uniques en gestes et tenues confectionnées par la Société  Preiser , illustrent cette époque  par d’innombrables scènes :  les fonctions et tâches des assiégés comme celles des assaillants,  les bâtiments, le mobilier  et l’armement  sont scrupuleusement à l’ échelle. Il est ainsi donné de voir à l’intérieur des remparts  la vie même  des cours médiévales : jeux et danses, les jongleurs, ménestrels, pages, cuisiniers, artisans au travail , ainsi que les grands évènements qu’ étaient les banquets et tournois.

En matière militaire, nous pouvons observer  les chevaliers et fantassins, armés d’arcs et d’ arbalètes , la manœuvre d’ engins d’assaut, un échange de prisonniers et les soins aux blessés.

Avec plus de 600 figurines et sur une surface de quatre mètres carrés, la maquette d’un tournoi de chevaliers achève le panorama de la vie de cour dans la France du 14ème siècle.

 Par son caractère vivant et authentique, l’exposition Donjons Français   a rencontré un énorme succès en Allemagne, dans les pays voisins d’Europe et aux Etats Unis, précisément dans les villes de Strasbourg, Soissons, Francfort sur le Main, Coburg, Meißen, Düsseldorf, Mönchengladbach et  Washington D.C..

A ces occasions, l’Association Gesellschaft für Internationale Burgenkunde e.V. s’est adressée à plus d’un demi million de visiteurs, dont parmi eux plus d’un millier de classes d’écoles  et a obtenu une bonne audience dans la presse journalistique,  les radios et télévisions .  Un objectif important de cette exposition est aussi de chercher le soutien de sponsors des secteurs privés et publics  pour un déblaiement des ruines du donjon, de Coucy, sa restauration et pour le retour de ce donjon  majestueux à la vie et à la vue de l’humanité entière .

L’un des principaux buts de la GIB e.V. est de toucher la jeunesse. De jeunes stagiaires ont toujours travaillé activement lors de la préparation des expositions et du catalogue. Ces stagiaires sont formés sous la direction de M. Siepen. Leur engagement et leur disponibilité est une clé non négligeable du succès rencontré auprès du jeune public scolaire.

Un des premiers lieux d’exposition de la maquette de Coucy fut l’église de style gothique Saint Léger à Soisson dans le nord de la France, non loin de Coucy. Une Journée de la Fédération des Sociétés d’ Histoire et d’ Archéologie de l’ Aisne le 26 septembre 1999, sous la direction du chercheur en histoire Jean Mesqui et en liaison avec une fête historique dans la ville met en lumière l’importance scientifique du travail réalisé et l’engagement de la GIB e.V. pour Coucy. Dans un discours prononcé devant l’assemblée des 200 participants à cette journée, notre représentant a insisté sur son souhait de pouvoir poursuivre le projet de Coucy, dont les soubassements ont été rendus célèbres par le best seller de l’ américaine Barbara Tuchman, Le miroir lointain. Ainsi, nous espérons pouvoir dégager le donjon du château de Coucy pour le moment enseveli sous les décombres et redonner son architecture unique en son genre à ce bâtiment exceptionnel. 

Le prochain thème développé dans une exposition future de la GIB e.V. sera les  Châteaux forts et villes en Proche-Orient. Pour l’élaboration de cette exposition pourraient s’adjoindre à l’équipe habituelle d’autres experts nationaux mais également internationaux. Un comité consultatif d’experts s’est constitué le 25 novembre 2000 et a commencé son travail. Il a décidé de se réunir 2 fois par an. Les châteaux musulmans et chrétiens retenus pour le sujet doivent, comme pour la précédente exposition Donjons français, servir l’intérêt et la connaissance du public. Près de cinquante panneaux traduits en plusieurs langues accompagneront deux maquettes reproduisant fidèlement Le siège de la forteresse des chevaliers hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem par le sultan turc Kalaun  ainsi qu’une partie du Bazar d’Aleppe, le plus grand bazar du monde toujours intact. Ces deux maquettes seront encore une fois accompagnées de figurines en Elastolin de la société Preiser. Les enfants des écoles de la région seront également encore sollicités pour façonner et peindre ces figurines ainsi que pour préparer le bazar. Le travail avec les élèves sur le thème de la peinture des figurines du bazar s’est montré fructueux en juillet de cette année dans l’école du quartier Burtscheid d’ Aix-la-Chapelle où trois stagiaires se sont impliquées.  Neuf de ces élèves voudraient à l’avenir travailler pour la GIB e.V..

Un catalogue traduit en quatre langues peut être acheté dans tous les musées où est exposée notre exposition. Des cartes et des photos de la maquette ( 20 x 30 cm ) sont également disponibles.

                                                                                             Traduction: M  Louis Tremolières de Coucy ( France )

Forteresses et Bazars

Découlant du grand succès de l’Exposition Donjons français, la planification d’une nouvelle exposition débuta en 1999, avec pour objectif de rendre vivant les vies et expériences des personnes au temps de croisades : Forteresses et Bazars – Formes de vies médiévales du Proche-Orient.

A cette occasion, un comité fut rassemblé par Monsieur Siepen, et qui joua un rôle capital dans cette organisation, en entrant en contact avec d’autres scientifiques, autant allemands qu’étrangers, pour établir à la fois le contenu de l’exposition, et des exposés préalables à un catalogue – guide de l’exposition. Les panneaux de l’exposition ont également été conçus sur cette base. Les stagiaires furent chargés, sous la direction de Monsieur Siepen, de créer les dessins, les diagrammes et les photos.

Ces panneaux, environ 60, nous invitent à découvrir l’histoire au temps des croisades, et présentent un grand nombre de forteresses de cette époque qui aujourd’hui se trouvent en Syrie, en Jordanie, au Liban, en Israël, sur l’île de Chypre ou en Turquie. Ces panneaux reflètent l’état actuelle de la recherche scientifique sur le sujet.

L’horizon expérimental de la noblesse européenne était devenu plus large depuis les croisades, autant sur le plan géographique que sur celui des mentalités. Vers 1500 il n’était pas une famille qui ne réclamait descendre de l’un ou l’autre croisé. Par exemple, les seigneurs de Coucy, propriétaires d’un des plus impressionnants sites fortifiés d’Europe, avec le plus grand corps de logis de son temps, comptaient huit ascendants qui avaient pris la route pour Jérusalem.

Un tel voyage ne se plaçait pas uniquement sous les auspices guerriers de la croisades. Il a toujours été une rencontre avec d’autres cultures sur la route, particulièrement en Asie mineure et dans les pays du Proche-Orient. Les vestiges du monde antique et la culture de l’Islam ne furent pas sans influence sur l’horizon de pensée des Croisés et de leur culture quotidienne. Des produits de luxe, comme de riches soieries, sont arrivés en Europe, venant des grands comptoirs d’échange d’Orient, comme Alep et Damas, avec leurs bazars et leurs quartiers commerçants étendus. De très nombreux mots d’emprunt trouvèrent, avec les biens qu’ils désignent, le chemin vers le vocabulaire allemand. Après le contact avec la culture du Proche-Orient, dans les forteresses et les villes d’Europe, l’hygiène s’améliora, mais aussi des recettes pour des onguents, des parfums et des médicaments furent importées.

Les influences des croisades ne furent pas sans conséquences pour l’habitat des nobles et pour les châteaux-forts. Des chevaliers de toutes les nations d’Europe émigrèrent en « Terre Sainte ». Après avoir vaincu lors de la première croisade (1096-1099), ils ont dû constamment s’intégrer comme une minorité dans un environnement étranger. La construction de forteresses devint une nécessité absolue pour sécuriser le territoire. Les villes saintes de la Chrétienté devaient être surveillées, les ports de ravitaillement fortifiés, les routes commerciales et les riches terrains agricoles protégés.

Les croisés apportèrent leur vision régionale de la fortification, mais rencontrèrent également des fortifications quasiment intactes de l’antiquité tardive, œuvres d’architectes byzantins et arabes, qu’ils étudièrent, et dont ils éprouvèrent la résistance. Dans de longues procédures, ils expérimentèrent des éléments et des structures militaires, en développèrent certains, en abandonnèrent d’autres, toujours dans le but de protéger une place contre un ennemi plus puissant, le plus longtemps et le plus efficacement possible. Ces ennemis sont également associés à ce processus d’amélioration des défenses, dans la mesure où l’histoire de nombre de ces forteresses est imprégnée de victoires et de défaites, et les croisés devaient avoir recours à des contremaîtres, des maçons et des tailleurs de pierre indigènes.

Les améliorations architecturales que les croisés ont faites au Proche-Orient, ont également bénéficié à l’Europe. De nouveaux développements dans l’amélioration des voies d’accès au fort et de la défense des portes, l’amélioration de la couverture des flancs et dans les itinéraires au sein même de la forteresse, la défense de la zone avancée (talus, murs avancés et chenil) et dans l’épuration de l’eau ( système de citernes ) furent entrepris dans la construction des châteaux-forts locaux, s’accommodant de la réalité environnante.

Sur une surface de 36 m² se trouve l’impressionnante maquette du Krak des chevaliers, au centre de l’exposition. Plusieurs milliers de figurines à l’échelle 1/25 présente les installations au temps du siège et de la victoire par le Sultan Mamelouk Baibars en 1271. On y présente la dernière phase du siège, durant laquelle des mineurs creusèrent sous l’enceinte extérieure et où les assaillants, à l’aide d’engins d’attaque et d’échelles, arrivèrent jusqu’à la fortification centrale.

Dans le château-fort sont représentées des scènes de la vie quotidienne, militaire et civile, avec, entre autres, un aperçu de l’intérieur de la forteresse : son dormitorium pouvant accueillir jusqu’à 2000 personnes, la cour du château, la salle des gardes, les cuisines. Des membres de l’Ordre de Saint-Jean et leurs alliés essayèrent sans relâche de repousser les assauts afin de protéger la forteresse, eux-mêmes, la population, elle-même à la recherche d’une protection pour son bétail, et de nombreux pèlerins ayant fui la route de Jérusalem.

La maquette du bazar d’Alep présente, sur une surface de 4x4 m, et avec près de 750 figurines et des milliers d’objets, une vision colorée de la vie du marché du proche Orient à la fin du Moyen-Age. Alep était un centre commercial important et se trouvait à un endroit stratégique entre les mondes islamique et chrétien, jouant un rôle de pont entre les deux cultures. Par Alep passait la route de l’encens d’Arabie et la route de la soie venue de Chine.

Des biens venus d’Inde, comme les épices ou l’Indigo, transitaient par le port de Basra et l’Euphrate. D’importantes voies de communications reliaient Alep à Bagdad et Mossoul à l’Est, Damas au Sud, et Konya au Nord-Ouest. Du café du Yémen, des pommades et de la soie d’Iran, mais aussi du coton, des pistaches et du savon de la production locale enrichissaient l’offre des produits qui attiraient également les commerçants européens. En 1517 vivaient à Alep environ 70.000 personnes, tandis que Cologne et Nuremberg comptaient respectivement 30.000 et 25.000 habitants.

La source de cette prospérité était et est encore aujourd’hui le vaste marché, le Bazar, qui se trouve au centre de la ville. Le commerce et la vie publique vont ici main dans la main. Les grands bâtiments centraux, comme la grande mosquée, les écoles coraniques, des caravansérails, des installations de bains ou encore des latrines sont aussi incorporés dans le centre commercial. Dans des ruelles se trouvent de petits ateliers, des commerces ou des entrepôts, fermés par des paravents de bois. Des caves en pierres tiennent les denrées à l’abri des intempéries et permettent une meilleure protection au feu.

Depuis l’époque romaine, les galeries marchandes du bazar s’étaient implantées le long de la rue principale, mais avec le temps se sont aussi installées dans les rue avoisinantes, jusqu’à représenter en 1930, une superficie de 16 hectares ! La grande variété de l’offre de produits est donc seulement appréciable, car chaque type de denrées étaient proposé dans des zones bien délimitées. Ainsi il existe entre autres le bazar des fabricant de cordes, des artisans du cuivre, des marchands de savon, etc. Jusqu’à nos jours, le bazar d’Alep est le cœur économique de la ville. On y propose des textiles, des épices, des biens de luxe, mais aussi des devises et autres objets ou la vie quotidienne et ceux-ci donnent vie au marché. Même les anciennes cultures se mêlent aux modernes. Les conditions extérieurs de l’exposition ont obligé à se restreindre à une petite partie seulement. Nous avons choisi un secteur d’environ 80x80 m. Dans les environs directs de la Mosquée du Vendredi et de la colline de la citadelle qui comprend un grand caravansérail - une auberge avec des échoppes pour les commerçants -et un bain typiquement oriental, le hammam Nahassine.

                                                                                    Traduction: Mme Valérie Peukert d' Arlon ( Belgique )

Copyright: Gesellschaft für Internationale Burgenkunde e.V., Aachen
Stand: 26.05.2005